ABRACADABROC est une entreprise d’achat-vente de mobilier d’antiquité et de petits bibelots. Sa directrice Mathylda s’efforcera de mêler jeunes recrues et anciens salariés en espérant que du mélange de vieux meubles et de bibelots, naisse un miracle.
Nicolas et Jean Michel, les deux responsables chineurs de la boite, incarnent une société ambivalente. L’un rêve d’être une sorte de « Docteur Jones » des antiquaires et de jouer les aventuriers au travers de courses poursuites dans les beaux quartiers parisiens. L’autre, celui qui a été élevé pour devenir ce qu’il appelle « un champion », s’attaque aux plus vieux, aux plus démunis et aux clochards des petits quartiers qui lui livrent sous la menace quelques pépites insignifiantes.
Kevin est le bon petit soldat sans saveur qui inscrit les références de tous les objets récupérés par ses collègues dans la base de données. Mathylda lui impose une politesse excessive, jusqu’à lui faire envoyer des mails pour lui dire « Bonjour ». Au-delà des parties de pétanque et des grandes Saga Tv, Kevin est un grand solitaire qui a peur.
Mathylda tombe sous le charme de Lucile, future recrue, qui n’a pas peur de venir avec le CV de sa mère à son entretien d’embauche. Cette insolente et ambitieuse jeune femme abat la carte de la simplicité pour mieux faire passer son impertinence. C’est finalement au détour d’une remarque que sa réelle compétence se révèlera : elle connait très bien la période « Louis XV », surtout la dernière partie. Ainsi, elle pointe une erreur d’appréciation de Jean Michel sur l’achat d’un de ses fauteuils et se fait valoir à son détriment.
A la 17ième séance, Kevin brise le secret chez son psy et évoque sa peur des femmes. Il se confiera. Dans un élan d’engagement, il ira jusqu’à dire que la vie n’est pas si rose. Il envisage Lucile comme un objectif de vie, celle que l’on nommait « la petite conne », bien que ce soit « un tout petit plus compliqué que cela », ne sera pas réceptive et laissera Kevin, seul au milieu d’une danse.
Alors que Lucile, qui s’entend désormais comme cul et chemise avec Mathylda, se positionne peu à peu dans un fauteuil de plus en plus large au sein d’ABRACADABROC, Jean-Michel accomplit finalement un vieux rêve texan qui lui fera prendre un risque inconsidéré… Il viendra, un whisky à la main, à son entretien de carrière et franchira la ligne en appelant Mathylda « ma cocotte ». Mathylda sauvera les meubles et lui évitera la porte.
Mathylda voit en Lucile les reflets d’une jeune femme qu’elle a été et la place désormais au cœur de la nouvelle organisation d’ABRACADABROC. Patachi, patacha, c’est le petit Nicolas de 58 ans qui sera le plus concerné par les changements. Après avoir pourtant ramené à Kevin un crucifix, une alliance et une barrette, l’annonce tombe : il ira à Schlüssel. Une petite ville à l’orthographe variable. Il prendra les commandes d’une nouvelle antenne d’ABRACADABROC. Jean-Michel, ce grand fan de Dallas, qu’on considère comme « repucelé » (sa dernière relation ayant eu lieu il y a plus de 15 ans), se voit confier une brouette. Il triera les meubles dans l’entrepôt. La nouvelle organisation laissera Kevin comme un vieux meuble, au même poste. Chez ABRACADABROC, les vieilles reliques ne prennent pas de valeur et finissent souvent seules.
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