AU BON VIN est une petite entreprise de négociants en vin, installée à côté de la vigne. Ses 5 salariés sont tous des connaisseurs, des amoureux du vin.
Amoureux au point que Guy G. doive rester jusqu’à 22h pour décrocher son plus beau contrat : 30 000 bouteilles de Château Vinci à un grossiste de Floride. Enfin, ses cours d’anglais dans la petite école pas loin portent ses fruits.
Mais Oscar, patron d’Au bon vin après avoir hérité de son père, cache la vérité à son équipe. Leur vigne n’est en fait constituée que de trois pieds de vigne et d’un ficus. « Notre force commerciale dépasse notre force de production !», lance Guy comme un SOS. Alors Oscar recrute Mathilde en espérant bien que cette jeune femme « née dans un torrent de vin », cette « petite Obélix du vin » saura assurer la production de ces milliers de bouteilles promises partout dans le monde.
Patrice D. peut oublier sa promotion. Dix ans qu’il travaille chez Au bon vin. Pour élever ses deux enfants (Kevin et Sheila), il fait le ménage jour et nuit et aimerait secrètement devenir commercial. Mais une rumeur va foudroyer sa carrière, il aurait volé dans les caisses de l’entreprise. A peine 15 euros mais cela suffit à troubler Oscar dans la direction de son entreprise. Il en oublie les 30 000 bouteilles commandées malgré ses 3 malheureux grains de raisin à presser. Apprenez à voir l’arbre et la forêt, avait-il pourtant relu parmi les 110 règles d’or du management…
Oscar est perdu. A tel point que Guy, bloqué dans l’ascenseur – très exigu – avec lui a un jour, le courage de lui dire « Oscar, t’as pas de cou***** ».
Parmi les salariés, on trouve aussi Esperanza M., émotionnellement très investie dans son travail. Son implication pour la survie de l’entreprise fait même ressurgir ses vieux TOC. Difficile d’assumer de se gratter les fesses 100 fois par jour et de répéter-chuchoter toutes ses phrases, surtout lorsque la nouvelle recrue, Mathilde le lui fait ouvertement remarquer. Heureusement pour Esperanza, Mathilde n’est pas très intégrée. Elle parle trop, fait de trop longues phrases, c’est sûrement pour cette raison que Mathilde n’a pas eu d’amoureux depuis 2003.
Pendant ce temps Guy, lui, reboote son pc.
Sans doute blessé dans sa fierté, Oscar vend 80 000 jéroboams à un grossiste de Bourgogne. C’est en trop pour Esperanza, qui démissionne. « je pense que tu es un fou à la tête d’un château de cartes » lui lance-t-elle, hystérique.
La dernière bouteille d’Au bon vin sera bue – cul sec – par Esperanza lors de son son pot de départ. A s’entendre déclamer les mots du discours qu’il avait lui-même préparé pour son amour secrète, Guy craque et démissionne lui aussi. Ils partent tous les deux et créent « Au très bon vin ».
Patrice va pouvoir enfin devenir commercial. Peut-être…
Les éléments de l’histoire identifiés en gras ont été apportés par le public présent ce soir-là.
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