Il n’y a que les roues qui semblent tourner chez « Ça tourne pas rond », modeste entreprise française de fabrique de matériel de cyclisme. Clément est un jeune patron qui ambitionne d’ « accompagner » ses collaborateurs, mais qui a la fâcheuse (et illégale) tendance à poser des mouchards et autres caméras pour surveiller « amicalement » ses employés. Seule Anne-Marie, son assistante, semble être la femme de poigne qui, au courant de tout, ose dire tout haut ce que le patron observe tout bas…
Car Clément, outre ce manque patent de confiance en lui, manque aussi cruellement de leadership. Rebecca, la « contrôleuse pièce défectueuse », pointilleuse dans les moindres détails, n’hésite pas à l’interpeler de sobriquets tels que « l’ordure », et ce à la face de Clément. Il faut dire que ce dernier force tout le monde à prendre des RTT pour participer à des activités de « team building », telles que le Curling, passion d’Anne-Marie depuis qu’elle fréquente intimement un solide québécois.
Pour Sébastien, trop c’est trop : la suppression des flamby à la cantine passe encore, les RTT forcés aussi, mais l’espionnage, ce n’est plus possible ! Sous ses allures de syndicaliste chevronné c’est en fait un poltron qui a peur de se mouiller, donc de se jeter à l’eau (même pendant la réunion stratégique du jeudi organisée à la piscine municipale). La seule chose qui le tracasse vraiment, c’est Éric, son collègue de l’atelier « fabrique de cadres sur mesure », qui depuis quelques semaines « rate » le train qu’ils prennent ensemble pour se rendre au travail.
Car Éric va mal. Sa vie de couple bat de l’aile. Les caméras passent encore pour lui… L’organisation du Tour de France avec roulettes » lui a donné beaucoup de travail, et c’est une fois l’évènement consommé qu’il prend la mesure du désastre. Nadine, sa Nadine, l’a quitté… pour Clément ! Pis encore, il n’est pas au courant et se confie à Clément !!! Éric est prêt à se « tirer une balle » (il a toujours une arme sur lui, et oui…), et « en garde une petite » pour le salaud qui lui a volé l’amour de sa vie…
Anne-Marie n’est pas dupe, elle a bien compris que sa prime de 25 000 euros est l’achat de son silence. Car elle sait que Clément batifole avec Nadine. Elle le sait, et elle l’annonce à tous ! Le jour des primes ! Alors qu’Éric n’a eu que 30 centimes ! Moins que le prix du timbre sur l’enveloppe dans laquelle il a reçu ce chèque misérable.
Trop c’est trop. Éric revient avec son arme (après s’être tiré une balle dans le pied), et braque Clément pour lui faire payer… Comme il est aussi précis qu’il ne l’est à l’atelier (huit centimètres de marge d’erreur sur un cadre enfant, dixit Rebecca), il rate Clément. La justice ne le rate pas par contre, et c’est derrière les barreaux qu’il ravira le cœur d’Anne-Marie, qui préfère finalement les criminels aux québécois.